Le Paradis artificiel

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La réalité n’est plus ce qu’elle était

Le statut établi de la photographie est aujourd’hui particulièrement discuté, nié, contesté, son rapport à la notion très floue de « réalité » devient de plus en plus fluide et évanescent. Aux dernières nouvelles, la photographie contemporaine est née dans le grand éclair chaud et aveuglant de l’explosion nucléaire d’Hiroshima dont l’effet de souffle symbolique continue de faire le tour de la terre comme ces vagues géantes et scélérates, massacrant et déstructurant toutes les représentations du monde précédentes sur son passage.
Ce Big Bang pervers n’a épargné aucune culture, aucun pays, aucun être vivant, le paradigme de base a volé en éclats, laissant tout le monde assourdi et vulnérable, trop content d’avoir survécu, au milieu des flammes et du vacarme des sirènes. Bien sûr, le calme est revenu, la vie a repris ses « droits » selon l’expression consacrée, tout le monde cherche en vain les avocats en question pour savoir ce que la vie considère comme ses droits. Nulle réponse n’est parvenue, la conciliation a échoué, le souffle continue de tourner autour du globe comme une tornade silencieuse, perturbation magnétique et visuelle sans retour.